•  

    Identité

     

    J'avais envie de changer de nom. Juste comme ça. Une petite fantaisie passagère, histoire de faire peau neuve. Me voilà donc Celeen, hôte de ces lieux, yeah! C'est si facile de se glisser incognito dans la peau d'un avatar, si confortable, enveloppant, presque sensuel. On peut lâcher des mots et du lest, se débarrasser du carcan d'un quotidien sans queue ni tête, méli-mélo de banalités si lourdes, de sursauts d'énergie salutaires et de multiples "j'me-morfonds" sans intérêt. Non, vraiment aucun.

    Alors qu'ici... J'aime me lover entre les lignes, sinuer entre les mots, entortiller les idées. Elles roulent sous mes doigts comme autant de cheveux. Aussi fines que des fils d'araignée. Mais beaucoup moins collantes, plus volatiles, parfois volages, sitôt envolées. Voilà, elles sont parties, happées par l'éther...

    Demain, j'escapaderai dans un salon du livre, pas loin. Nous nous croiserons peut-être, qui sait? J'y ferai certainement de belles rencontres, comme d'habitude. Rires et sourires y auront la part belle autour d'échanges toujours conviviaux. Nous y parlerons de tout, de rien et surtout du reste. Un peu des livres, aussi. L'endroit y est consacré, tout de même. Je rentrerai des étoiles dans les yeux, et l'envie d'y revenir encore et encore pour m'échapper un peu plus loin. Et pourtant, comme à chaque fois, j'aurai dans le coeur un petit pincement de regret... Et celui-là, je le garde pour moi. Pour l'instant.


    votre commentaire
  •  

    Nantes est une belle ville, où il fait bon vivre, paraît-il. Il y règne une politique d'expansion immobilière assez active, et on voit se dresser de plus en plus d'immeubles au design audacieux, ce qui peut vouloir dire à peu près n'importe quoi: novateur ou écolo, abominable ou déjà moche, selon l'humeur du jour. J'avoue avoir un peu de mal à comprendre l'intérêt par exemple de fermer des balcons avec des plaques coulissantes en plexiglas, mais c'est du concept architectural, donc on se tait, s'il vous plaît. Cela n'engage que mon sens de l'esthétisme...

    Et puis...

    Et puis il y a surtout les "avant". Quand le promoteur immobilier vient marquer de son sceau les maisons qui vont être démolies. De grands panneaux d'affichage déboulent un beau matin, dévoilant en images de synthèse la merveille qui bientôt étendra ses bras vers le firmament. C'est propre, lumineux, et il y a un numéro de téléphone pour les investisseurs. Je dois donc me faire à l'idée que la belle maison bourgeoise au toit pointu du coin de la rue, ou encore la vieille bâtisse où vivent encore quelques anachroniques poules et un coq matinal, vivent leurs derniers jours. Les rideaux disparaissent des fenêtres, des tags apparaissent sur les volets,  dernier baroud d'honneur qui met de la couleur où la poussière règnera bientôt en maître...

    Les machines arrivent alors. Elles commencent à arracher des bouts de toiture, défoncent le mur où Pierre et Jeanne notaient scrupuleusement la taille de leurs enfants avec un petit trait au crayon de bois, mois après mois, année après année. Brusque cassure dans les courbes de croissance... La fissure s'élargit, et la machine prend en grippe un lavabo, fracasse le siphon d'où s'échappe l'anneau d'argent, depuis longtemps disparu, que Paul avait offert à Marie pour leurs fiançailles, et qu'on n'avait jamais pensé à chercher là. La chambre de Jules, dont les murs constellés de trous de punaises se retrouvent morcelés et jetés à bas, qui s'en souciera? Pourtant, il en avait mis, des posters d'avions et de voitures, jusqu'à faire disparaître la tapisserie vieillotte, avant de changer d'idoles et de révérer les chanteurs du moment...

    Tous ces moments de vie disparaissent sous les coups des pelleteuses, qui escaladent ensuite sans vergogne les tas de gravats informes pour s'approcher un peu plus de leur cible suivante. Ce matin, trois maisons anciennes sont tombées, quelque part à Nantes, et comme d'habitude, j'ai eu ce petit pincement au coeur, cette humidité fugace dans le regard. C'est con, de rendre hommage à un bâtiment, non? Pourtant, je le fais aujourd'hui...


     

    Champignonite aiguë

    Photo: chantier de démolition de la chocolaterie Weiss, St Etienne



    votre commentaire
  •  

    Migration

      

    Voilà, c'est le printemps! Un subit besoin de renouveau, et surtout,une méchante envie d'envoyer paître la plateforme précédente et ses mille-feuilles publicitaires intempestifs.

    Med'celine restera aussi en ligne ailleurs, bien sûr, bien que je l'aie quelque peu passée au régime. Voeu pieux... Si parfois le virtuel faisait ami-ami avec la réalité, ça m'arrangerait bien... Bref, ce nouvel espace me redonnera peut-être le goût de renouer avec l'écriture et le partage. Merci à ceux qui auront la gentillesse de porter leurs pas de ce côté! Et merci aussi de me faire part de vos critiques sur la forme du lieu, dont je ne maîtrise pas encore toutes les subtilités...


    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires