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    Déboire au pays des manuscrits... Soucieuse de présenter un travail impeccable aux comités de lecture qui voudront bien prendre connaissance de ma prose, je fouille un peu sur le net, histoire de trouver la perle rare en matière d'organisation de texte. Un blog québécois me semble approprié, donnant 10 conseils assez simples à suivre pour donner envie à un lecteur potentiel de mettre le manuscrit sur ses genoux plutôt qu'à la poubelle.

     

    Me voilà donc à tout mettre en Times New Roman, corps 12, avec de belles marges de 2.5 cm, sauf à gauche où j'en colle 3, un double interligne, le retrait pour chaque nouveau paragraphe, et j'arrive aux dialogues... Argh, me dis-je en découvrant ma terrible méprise. Pourquoi ai-je commis la fatale erreur de coller des tirets de base (touche "6"), à la place de tirets cadratins? Quoi t'est-ce, ce bestiau-là?

      

    " Je suis le tiret cadratin. Non, je ne suis pas un mot valise. Rien à voir avec un quelconque esprit libertin de la quatrième décennie.

      

    — Un, deux, trois… Poulet !"

      

    Bon, la réplique tombe comme un cheveu sur la soupe, je sais, mais c'est juste un copié-collé au hasard. Il est beau, mon tiret cadratin, il est beau! Qu'on se le dise et répète. Non, parce que non content de s'imposer, le bougre, il m'a refusé la plus élémentaire des toutes petites choses, à savoir s'éclipser en catimini d'un clic de Word après avoir activé le menu "outils de correction automatique" et "remplacer machin par truc". Nan. Trop simple. Le cadratin se mérite, Messieurs-Dames, il lui faut du sang, de la sueur et des larmes. Et une tendinite. Parce que moi, pas de bol, j'ai le dialogue prolifique, quand j'étale ma prose. Et que procéder à la substitution de quelques milliers de tirets de base, ça prend du temps. Beaucoup de temps.

     

    Alors promis, que je me suis dit en moi-même de sorte que ça résonne bien fort: la prochaine fois que tu ponds du dialogue, tu le configures tout de suite dès la première réplique, ton cadratin, hein? Pas question de se la refaire en manuel, la manip. Ou alors, tu écris un ouvrage avec des héros muets et non pensants, tant qu'à faire. Oui, c'est ça. Un livre sur la vie passionnante d'une bûche au pays des sapins de Noël. Bientôt dans les kiosques.


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    Je me suis demandée comment j'en parlerais, comment je pourrais poser des mots sur ce qui s'est passé, ce départ d'une belle personne qui appartenait à ce curieux environnement qu'est la blogosphère.

    Dominique était présent au travers de ses billets et des réponses qu'il accordait à chacun, sans juger ce qui lui était confié, toujours dans l'ouverture et la tolérance, permettant à chacun de trouver son propre chemin. Il avait la curiosité de partir à la découverte de ceux avec qui il échangeait, transformant le virtuel en rencontres bien réelles et chargées de sens. Je lui avais dit que le jour de notre rencontre serait à marquer d'une pierre blanche, et il m'en avait amené une de chez lui...

    Trop courts furent ces moments qu'il a eu la gentillesse de partager avec moi, avec nous. Et on a beau se retrancher derrière nos écrans, la blessure n'en est pas moins profonde, et nous rappelle que nous sommes des êtres de chair et de sang, pas de simples esprits folâtrant dans un univers factice.

    Alors, simplement merci pour ce que tu m'as apporté, et j'envoie une pensée à ta femme et tes enfants qui sont dans la peine de t'avoir perdu.


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