• Distributeur

    Distributeur

     

    L'autre jour, des techniciens sont venus dans l'entreprise pour installer un distributeur automatique. Depuis le temps que nous l'attendions! Tout le monde s'est mis à en parler dans les couloirs, entre deux portes. C'était à qui serait l'heureux premier utilisateur. La pause de 10 h était attendue avec fébrilité. Et par un hasard tout à fait fortuit, ce fut à moi qu'échut l'honneur d'étrenner la bête.

    Je me suis approchée en tapinois de ce qu'il faut bien considérer comme une armoire frigorifique géante. Elle me dépassait d'au moins cinquante bons centimètres. A droite, une série de photos présentait les alléchants cocktails et autres sucreries récréatives auxquelles j'allais pouvoir m'adonner sans culpabilité. J'avais plutôt un coup de barre, et ce fut tout naturellement que j'appuyais sur "café noir" après avoir glissé ma pièce de cinquante centimes dans la fente ad hoc.

    La machine rumina quelques secondes ma commande avant de faire descendre un petit gobelet et de le remplir de... Quoi, en fait? Au lieu de l'élixir fumant, une barre blanchâtre venait d'atterrir avec un petit "plop" dans la tasse. Après quelques microsecondes  d'ahurissement, j'ai louché dessus pour découvrir ce qui ressemblait à une barre de poisson surgelé. Juste ce qu'il faut de blanchâtre et translucide pour ne pas se tromper de diagnostic. L'odeur en plus.

    J'avoue que ça interloque un peu, de troquer incognito un café contre du poisson en barre même pas chocolatée. Je me suis dit: tu rêves, ma fille. C'est pas possible autrement. J'ai décidé de remettre une autre pièce et de tenter "chocolat au lait". Bingo. Cette fois, le gobelet a bien été rempli. D'une succulente soupe de poisson du plus bel orangé.

    Je ne fume pas. Je ne bois pas. Je n'ai jamais pris de substances hallucinogènes. Mais là, franchement, je me suis demandée si les collègues ne m'avaient pas fait une sale blague. J'ai décidé que non. Enfin, après avoir lu ce qui était écrit en tout petit en bas de la machine, si petit que j'ai eu un peu de mal. Trois petits mots et puis s'en vont. J'ai eu une pensée pour le malheureux concepteur de l'engin qui n'avait pas bien négocié sa sortie de CE2 quelques décennies plus tôt.

    Mais enfin, "distributeur de poisson", quand même...


  • Commentaires

    1
    Mercredi 6 Février 2013 à 20:35

    Ouf ! à un "s" près...on aurait pu avoir le commencement d'un roman policier !

    Bonne soirée

    2
    Mercredi 6 Février 2013 à 21:35

    En effet! :))

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